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Afin de clôturer les membres du Rat Pack, il me fallait vous parler du danseur qui en fit partie. Pour Frank Sinatra et Dean Martin vous pouvez retrouver facilement leurs biographies, en cliquant sur leurs noms.
Samuel George Davis Jr. commence sa carrière à l'âge de trois ans dans le vaudeville avec son père et le Will Mastin Trio, qui tourne à l'échelle nationale. A treize ans, il danse sur scène à raison de un, deux, voire trois passages par soirée ! Au début des années 50, au Ciro's, un club réputé de Hollywood, le Trio fait un tabac. Parmi les spectateurs, il y a deux habitués du lieu : Dean Martin et Jerry Lewis. Le numéro de tap dance (claquettes) du Trio est, à cette époque, phénoménal. Et ses imitations chantées et parlées de Sammy (de Sinatra à Humphrey Bogart, en passant par Nat King Cole ou James Cagney) confinent au génie. Très vite le jeune Sammy enregistre son premier single ("Hey There") et rencontre les originaux de ses imitations : Sinatra et lui passent leurs soirées chez Humphrey Bogart et sa femme Lauren Baccall. Ce sont, déjà, les prémices du Rat Pack !
Sammy, son père et son oncle Will, fondateur du Will Mastin Trio
Will Mastin Trio (1938)
Après son service militaire, il participe à des spectacles de danse et de chant, et commence à connaître une certaine notoriété. Il finit par se faire repérer par une maison de disques et enregistre un premier album en 1954, Starring Sammy Davis Jr. Un deuxième disque Just For Lovers paraît l'année suivante. En 1956, alors que sa carrière décolle, il décroche un second rôle à Broadway dans "Mr. Wonderfull", aux côté de son père Sammy Davis Sr. et de son oncle Will. Le spectacle est un succès , représenté près de quatre cent fois. En 1959, son vieil ami Frank Sinatra l'invite à rejoindre le Rat Pack, avec la bande ils enregistrent de nombreux disques et tournent plusieurs films dont "L'inconnu de Las Vegas" (Ocean's Eleven, 1960) ou "Les sept voleurs de Chicago" (Robin and the seven Hoods, 1964) et il revient sur scène dans "Golden Boy" la même année. En 1966, il a sa propre émission de variétés à la télévision, intitulée The Sammy Davis Jr. Show. Devenu une star incontournable, il refuse de jouer dans les salles qui pratiquent la ségrégation raciale.
Sammy Davis Jr. et Nat King Cole (The Sammy Davis Jr. Show)
Noir et petit, Sammy souffre dans une Amérique dominée par cette ségrégation. Borgne et juif, il le devient, à travers l'accident qui fait décoller sa popularité. En perdant un oeil dans un carambolage, le petit danseur-chanteur noir va provoquer la compassion d'un large public (une montagne e fleurs et de lettres) et obtient les offres les plus alléchantes de Las Vegas. Il également se converti au judaïsme, trouvant des points communs entre l'oppression subie par les communautés afro-américaines et juives. Amour, gloire et argent... Il ne manque plus qu'une seule chose à Sammy : la liberté de circuler dans les endroits de luxe "réservés aux blancs"... Une fois le spectacle passé, quand l'artiste souhaite sortir de son ghetto doré (le casino-hôtel), les portent se referment. Quand il est au Sands, si, après ses représentations, il veut aller prendre un verre au Desert Inn, c'est impossible : les Noirs de sont pas acceptés. "Puisque nous ne pouvons pas aller dans les endroits à la mode de Vegas, se dit-il, ce sont eux qui vont venir à nous !" Sammy prends donc l'habitude d'organiser une table ouverte vers 3 heures du matin pour tous les artistes du Strip de Vegas, avec buffet à volonté, projection de film dans sa suite et bien sûr la présence des danseuses du spectacle : inutile de préciser que pour se tailler une réputation, il en faut moins que ça. Le mythe du Noir "viveur" et amateur de danseuses blanches est né ! Petit à petit, au fil des ans et des succès, les clubs à la mode de Vegas et New York finissent par s'ouvrir pour accueillir, en tant que client, ce sympathique noctambule qu'est Sammy Davis Jr.
Je ne veux plus entrer sur scène en courant et en me courbant, je veux désormais arriver devant le public lentement, en les regardant en face, la tête haute. (Sammy Davis Junior)
Très tôt, Sammy Davis Jr. prendra plaisir à parcourir l'Europe et ses divers pays, beaucoup plus tolérants dans les années 60 vis à vis d'un artiste noir. En France, où il viendra assurer une série de récitals en 1964 à l'Olympia (entre autres), Sammy devient un inconditionnel du club privé La Calavados où il passera de folles nuits en compagnie de Romy Schneider et Catherine Deneuve. A Londres, il vivra pleinement le Flower Power en compagnies d'artistes "amis" aussi différents que Mama Cass, Tom Jones ou Jimmy Hendrix. Et alors que sa carrière ralentit à la fin des années 60, son plus grand succès "The Candy Man", atteint le sommet du Billboard Hot 100 en juin 1972 et il devient une star à Las Vegas, ce qui lui vaut le surnom de "Mister Show Business". Mais dans les années 70, Sammy est fatigué, il approche la cinquantaine et depuis quarante ans il se consume chaque soir un peu plus en donnant sur la scène le meilleur d'un showman complet. Tout comme ses amis du Rat Pack, il est victime de l'usure et de ces fameux "temps qui changent", chantés par Bob Dylan. Fin des années 80, il fera avec ses amis un retour pour la tournée mondiale du Ultime Event qui viendra couronner son génie et celui de ses comparses : l'incroyable succès dans ces stades pleins à craquer redonnera du baume au coeur à cette famille d'artistes mythiques !
"I Feel Good" (Paris en 1967)
Sammy Davis Jr - The Candy Man (Live in Germany 1985)
L'un des grands drames de Sammy Davis, hormis celui de sa négritude dans une Amérique ségrégationniste, sera celui des femmes. En 1957, ne pouvant avoir de relation avec une actrice blanche (Kim Novak), il sera contraint de faire un "mariage blanc" avec une vieille copine métisse nommée Loray White dont il divorcera en avril 1959. Mais plus tard, il créera la polémique en épousant l'actrice d'origine suédoise May Britt.
Mariage avec Loray White à Las Vegas (1958)
Avec sa deuxième épouse May Britt
Le jour de l'annonce de leurs fiançailles, Sammy reçut des lettres d'insultes racistes des quatre coins de l'Amérique. La vie de couple de Sammy et May, dans les années qui suivront, sera un enfer. Le climat ségrégationniste et ses trop nombreuses absences les conduiront à divorcer quelques années plus tard, après avoir eu une fille (Tracey) et adopté deux fils, Mark et Jeff. Sa compagne des derniers jours fut Altovise Gore, magnifique danseuse métisse rencontrée en tournée à Londres. Elle vivra pleinement avec Sammy la période Swingin' London pour devenir une excellente partenaire, aimant la fête et les plaisirs de la vie ! Dans les années 70, elle deviendra le "bâton de vieillesse" de Sammy et la maman de leur fils adoptif Manny. Gros fumeur, Sammy décédera le 16 mai 1990 à Beverly Hills (Californie), à l'âge de soixante-quatre ans d'un cancer de la gorge.
Avec sa dernière compagne Altovise Gore
Quelques uns de ses plus gros succès
- Something's Gotta Give -
- Feeling Good -
- Mr. Bojangles -
- Baretta's Theme -
- Birth of the Blues -
- I Ain't Got Nobody -
- Gonna Build a Mountain -
- What Kind of Fool Am I -
- You Are My Lucky Star -
- The Candy Man -
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Petit reportage de 2 minutes 45
publié en mars 2014 et toujours d'actualité.
Ecoutez Jean-Batiste TUZET, animateur, producteur, auteur, fondateur et directeur des programmes de Crooner Radio, nous parler du phénomène intemporel des crooners.
(Pour plus de musique, cliquez comme d'habitude sur le lien en-dessous
du logo de Radio Crooner)Crooner Radio - Le meilleur de la musique haut de gamme
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Cette chanson a été écrite et composée en 1965.
A l'origine, elle est créée pour des chanteurs de Country, dont
la version la plus populaire fut interprété par un certain
Porter Wagoner.Mais c'est surtout le crooner gallois Thomas John Woodward,
plus connu sous le pseudonyme Tom Jones
qui la fit connaître dans le monde entier.A la suite de ce succès international, la chanson fut adaptée dans
de nombreuses langues dont le français sous les titres
"Le toit de ma maison (Les Compagnons de la chanson, Nana Mouskouri)
et "Les Grilles de ma maison" (Dalida, Franck Michael).
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En alternance avec la chronologie concernant les crooners et les styles musicaux de l'époque, mais également la biographies des plus grands, je vous présenterai de nouveaux artistes... car, contrairement à ce que le grand public pense, ils n'ont pas disparus... loin de là !
Découvrons quelques crooners :
- Jane Monheit - Love Me Or Leave Me
- Jeannie Tanner Quartet - Deck The Halls
- Steve Tyrell - All Of Me
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Je vous en avais déjà parlé... et oui, il existe aussi (même si c'est moins connu) des femmes crooners.
Pour rappel, j'ai déjà évoqué Ruth Etting et Vaughn De Leath qui furent les toutes premières.
Aujourd'hui, c'est donc au tour de Julie London dont je vous avais offert un album complet ICI.De Julie London, on retiendra plus particulièrement sa carrière de chanteuse que son parcours d'actrice pourtant riche de trente-cinq films. Née le 26 septembre 1926 à Santa Rosa (Californie – USA), elle grandit dans une famille d’artiste et commence sa carrière cinématographique à Los Angeles à 14 ans. Elle joue alors dans ses premiers films et sa beauté et son look de pin-up sont tout de suite remarqués.
Elle sera notamment à l'affiche de "Horizons en flamme" (Task Force, 1949) avec Gary Cooper, "Crime Against Joe" (1956) ou encore "L'Aventurier du Rio Grande" (The Wonderful Country, 1959) avec Robert Michum. En 1955, elle est repérée par la manager Sue Carol. La même année, elle est plus particulièrement remarquée dans le film "La Blonde et moi" (The Girl Can't Help It, 1956) de Frank Tashlin qui la révèle musicalement . La jeune femme y interprète et enregistra un de ses morceaux les plus connus Cry Me A River (repris en France par Viktor Laslo sous le titre Pleurer des rivières) écrit par son camarade de lycée Arthur Hamilton et produit par son mari Bobby Troup. Grâce à sa voix sensuelle et chaude, elle fut nommée chanteuse la plus populaire trois années d’affilée en 1955, 1956 et 1957 par le magazine Billboard. Par la suite, elle enregistrera 32 albums dont un live, enregistrés entre 1955 et 1969, surtout composés d'adaptation « jazzy » et de chansons américaines populaires.
Avec Robert Taylor dans "Libre comme le vent" (Saddle the Wind, 1958)
Julie London apparaît également sur petit écran, notamment dans les séries Rawhide en 1960 et The Big Valley en 1968. La comédienne est consacrée, en 1972, avec son rôle dans la série Emergency (ancêtre de la série Urgences) dans laquelle, elle interprète l'infirmière Dixie McCall. Elle décède en octobre 2000 dans un hôpital de San Fernando Valley près de chez elle. Sa santé étant restée fragile suite à un infarctus, cinq ans auparavant.
Au premier abord, "London by Night", comme tous les albums de Julie London peut passer pour une musique de cocktail. Suffit d’une écoute moins distraite et nous voici plongé dans une tout autre ambiance. Éminemment nocturne, comme le titre l’indique, et à l’instar d’un certain Sinatra, son camarade de label, à l’époque chez Capitol.
Ecoutons un extrait de cet album - "Well, Sir"
Quelques uns de ses plus gros succès
- I'm In The Mood For Love -
- Cry Me A River -
- I'm Glad There Is You -
- Fly Me To The Moon (In Other Words) -
- The End Of The World -
- Blue Moon -
- Perfidia -
- Show Me The Way To Go Home -
- Sway -
- Nice Girls Don't Stay For Breakfast -
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