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A propos des Mister Jazz et Soul Crooners
Quand on évoque la musique et son histoire, on ne peut ignorer l'importance des musiques afro-américaines. A partir du 20ème siècle, de futures grands noms commencent à circuler, comme lorsqu'un jour de l'année 1920, Louis Armstrong joue dans la petite ville d'Oklahoma, sa musique produisant une petite révolution auprès des spectateurs blancs étonnés d'entendre une telle magie sonore. Ce jour-là, des barrières de la ségrégation semblent avoir disparu durant un bref instant...
A partir des années 30, le jazz se doit d'incarner "la grande musique" des noirs, il tire son origine des chants religieux et profanes des Noirs américains, originaires du Sud des Etats-Unis, qui viennent de vivre des siècles d'esclavages et de servitude et qui n'aspirent qu'à une chose : la liberté. Face à des difficultés d'embauche et à une ségrégation particulièrement forte, la musique apparaît comme un exutoire. Parcourant le pays à la recherche d'opportunités, les musiciens permettent alors au jazz de voyager et d'atteindre au fil des années 30 des villes comme New York ou Chicago. Mais, nous y reviendront un peu plus longuement dans une série d'articles dédiée au jazz. En attendant, un nouveau style se crée au sein de ce mouvement et qu'on appelle le swing (terme inventé par la BBC). Joué à New York, il embrase rapidement le public et se place comme la musique de référence de l'époque en envahissant les salles de bals, de concerts et les ondes radio. A cette époque, la prohibition est levée.
Le jazz souvent confidentiel et associé à la vente d'alcool jusqu'alors interdite, sort de l'ombre et s'installe dans des locaux plus accessibles, mais aussi plus grands. On ajoute alors toujours plus de musiciens sur scène, créant ainsi les premiers big bands. Très dansant, le swing né dans les années 30 est sans doute le style de jazz le plus connu dans le monde. C'est d'ailleurs, le style le plus emblématique de cette musique et celui qui a permis au jazz de franchir les frontières tant géographiques que sociales. Mais nous y reviendrons plus en détail dans un article qui lui sera consacré...
C'est donc tout naturellement au sein de grands big bands, que l'ensemble des crooners, ces chanteurs sexy et "classieux", ces Mister Jazz (Nat King Cole, Billy Eckstine...) et plus tard, les souls crooners (Ray Charles, Brook Benton, Barry White...) se produiront. La plupart d'entre eux ont le doux défaut, ou l'avantage, c'est selon, d'avoir du velours dans la voix ! Quand ils ne jouent pas d'un instrument, ils sont capables de chanter avec les plus grands artistes de jazz, dont ils ont gagné le respect.
Billy Eckstine "Prisoner of Love"
Nat King Cole Trio "It's Better To Be By Yourself" / "Solid Potato Salad'
Tags : jazz, musique, crooners, blues, cool, soul, louis, armstrong, billy, eckstine, nat king cole
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Commentaires
Bonjour Fred
Je lis cet article avec intérêt et ce n'est pas sans me rappeler l'histoire du Metal.
Je m'étais livrée à des recherches pour en arriver à faire un historique, tout personnel, qui chemine du blues au metal extrême.
Je serai intéressée de ton retour sur cet article et, rassure-toi, nulle agression sonore.Je pense qu'en raison de son évolution et de sa "diversification" musicale, le Jazz à l'instar du Metal, est devenu un genre "générique" qui englobe aussi bien le gospel, le blues, le negro spiritual que le jazz rock (ça, c'est au dessus de mes forces !) ou le jazz fusion.
Si au sortir de la Première Guerre mondiale le blues et le gospel ont commencé à filtrer dans les milieux un peu "branchouilles" de la jeunesse de l'entre deux guerres, c'est avec la suivante que les Européens la découvrent et pas seulement à travers le swing. Car si Glenn Miller fut à cette époque le pape du swing, les boys afro-américains ont quant à eux fortement impressionné une certaine jeune avec un jazz plus roots.
Je n'ai jamais caché ne pas être une amatrice du genre mais il est incontestable que c'est le jazz qui est - avec le blues - le tronc des musiques actuelles.
Merci pour ce super tour d'horizon !
Bisous
Bonjour Fred, il est bien connu que la musique adoucit les mœurs et réunis tout le monde. Le jazz est une musique que j'aime et ces musiciens que tu cites en sont les dignes représentants. Et quels artistes! Il faut être noir pour avoir cette voix si belle pour chanter la musique de jazz, un cadeau pour eux qui ont tant souffert de la suprématie des blancs, une revanche peut-être? Bonne journée.
Coucou Fred, superbe billet sur Armstrong et autres jazzmens..... Merci d'être passée chez moi, je te souhaite un bon mercredi et bonne semaine, bisous, amitié
Ella Fitzgerald Louis Armstrong - Summertime
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je n'aime pas le jazz
je devrais car mon père était saxophoniste et jouait de cette musique
quand il en jouait à la maison je montais dans ma chambre
lol
je préfère de loin les souls crooners comme Ray Charles et Barry White