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Par FREDCLOCLO le 31 Juillet 2021 à 08:08
Comme nous l'avons vu, certains crooners sont venus du cinéma. Mais également de la télévision.
J'en veux pour preuve ce comédien que vous n'avez certainement pas oublié sous les traits du prêtre Ralph de Bricassart.
Voici donc Richard Chamberlain, acteur américain, né à Beverly Hills (Californie) le 31 mars 1934. C'est durant ses années d'études à l'Université de Pomona en Californie, que Richard se découvre une passion pour la scène. Partant faire son service militaire durant 16 mois en Corée du Sud, il perd une grande opportunité de signer un contrat avec la Paramount. A son retour, il s'installe à Hollywood et décroche de petits rôles pour la télévision, souvent le temps d'un épisode, notamment dans la série "Alfred Hitchcock presents". Il fait ses débuts sur grand écran en 1960 avec "The Secret of the Purple Reef", aux côtés d'un jeune premier : Peter Falk. Ce n'est qu'en 1961 qu'il s'attire les faveurs du public, avec l'immense succès de la série "Dr. Kildare". La première d'une prolifique carrière au sein de l'industrie télévisée.
Série de 190 épisodes en 1961 (USA) et diffusée en 1989 sur FR3
Après quelques films mineurs au début des années 1960, il rencontre Richard Lester qui lui propose le rôle-titre de Petulia (1968); le premier d'une fructueuse collaboration. Un film plébiscité par le public et la critique dans lequel il donne la réplique à George C. Scott et Julie Christie. Dans les années 1970, il multiplie les projets pour le cinéma : "Jules César" (Julius Caesar, 1970) où il donne la réplique à Charlton Heston; des films de capes et d'épées sous la direction de Richard Lester, comme "Les Trois Mousquetaires" (The Three Musketeers, 1973) et sa suite. L'acteur retrouvera une dernière fois le cinéaste en 1989 pour "Le Retour des mousquetaires" (The Return of the musketeers, 1989). En 1977, l'Australien Peter Weir lui donne le rôle principal de l'étrange "Dernière Vague" (The Last wave, 1977), un film teinté de surnaturel plongeant au coeur de la culture aborigène. Au milieu des années 1980, il tente de surfer sur le succès des Indiana Jones avec le dyptique "Allan Quatermain et les mines du roi Salomon" (King Solomon's mines, 1984) et "Allan Quatermain et la cité de l'or perdu" (Allan Quatermain and the Lost City of Gold, 1985) avec la jeune Sharon Stone.
Dès les années 1970, et surtout les années 1980, il se tourne vers le petit écran. En 1975, il incarne un Comte de Monte-Cristo qui ravie le public, avant de prêter ses traits deux ans plus tard au Roi Louis XIV dans une adaptation de "L'homme au masque de fer" (The Man in the Iron Mask, 1977). En 1980, il incarne, aux côtés du grand Toshirô Mifune le Major Anglais John Blackthorne, pris dans la tourmente d'un Japon féodal dans la mini-série "Shogun", d'après l'oeuvre de James Clavell. L'histoire est inspirée de faits réels. 1983 marque sans doute l'apogée de sa carrière à la télévision avec la mini-série "Les Oiseaux se cachent pour mourir", d'après le best-seller de Colleen McCullough. L'histoire des amours impossibles du prêtre Ralph de Bricassart fait pleurer des dizaines de millions de personnes dans le monde, et raffle 4 Golden Globs en 1984, dont celui du meilleur acteur pour Chamberlain.
Avec Toshirô Mifune dans "Shogun"
Avec Rachel Ward dans "Les Oiseaux se cachent pour mourir"
Dans les années 90, il joue également dans les comédies musicales "My Fair Lady" et "The Sound Of Music". Mais, il n'a pas attendu si longtemps pour être prédisposé à enregistrer quelques succès de crooners...
Richard Chamberlain a été le premier à enregistrer
"Close To You" (1963),
une chanson écrite par Burt Bacharach et Hal David.
Dionne Warwick l'a également enregistré quelques mois plus tard
et il est devenu un succès révolutionnaire pour The Carpenters en 1970Perry Como accueille Richard Chamberlain
qui interprète "Joy in the Morning"Quelques uns de ses plus gros succès
- (They Long To Be) Close To You -
- Theme from Dr. Kildare (Three Stars Will Shine Tonight) -
- All I Have To Do Is Dream -
- Hi-Lili, Hi-lo -
- Love Me Tender -
- You Always Hurt the One You Love -
- True Love -
- A Quiet King Of Love -
- Hush.. Hush, Sweet Charlotte -
- Georgia on My Mind -
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Par FREDCLOCLO le 6 Juillet 2021 à 07:39
Toujours dans la série des acteurs-crooners, voici Antony Perkins né à New York City, USA. Fils de l'acteur Osgood Perkins, célèbre dans les années trente. Anthony poursuit ses études dans une école du Massachussetts puis à Columbia University.
Il part en 1953 pour Hollywood où il est immédiatement engagé par George Cukor pour tenir un rôle important dans "Gloire et fortune" (The Actress, 1953), son premier film. Il s'y révèle un excellent acteur mais, faute de nouvel emploi, repart pour Broadway où il tourne quelques films comme "Thé et sympathie" (Tea and sympathy, 1956) d'Elia Kazan et se fait un nom dans diverses comédies musicales à Broadway.
Rappelé à Hollywood, il joue auprès de Gary Cooper dans "La Loi du Seigneur" (Friendly Persuasion, 1956) de William Wyler, film qui marque le réel début de sa carrière. Après quelques films où il tente de trouver son style en s'enfermant un peu dans de fréquents rôles d'amoureux timide et gauche, il prouve enfin l'immensité de son talent grâce à Alfred Hitchcock qui lui confie dans "Psychose" (Phycho, 1960), le rôle de sa vie. Il y est remarquable mais aura par la suite un mal fou à s'imposer dans d'autres personnages. Cependant, Orson Welles, avec "Le Procès" (The Trial, 1962) et Claude Chabrol, à deux reprises, lui donneront la possibilité de confirmer ses qualités d'acteur parvenu à l'âge mûr.
Lors du tournage de Psychose avec Alfred Hitchcock
L'expérience de Broadway donnera à Anthony l'envie d'enregistrer un album crooner avec des reprises telles que "Moon River" ou "Autumm Leaves". En 1962, il interprète en français le thème d’ "Aimez-vous Brahms ?" (Goodbye Again, 1961), film où il est pourtant doublé par Jean-Claude Brialy. Un EP de l’année suivante annonce Anthony Perkins chante en anglais. Une telle précision peut sembler bizarre pour un acteur américain, mais on avait quitté le garçon susurrant Quand tu dors près de moi, alors… Quatre standards du jazz vocal sont cette fois au programme, enregistrés six ans auparavant : "How Long Has This Been Going On (George et Ira Gershwin), Just Friends (Klenner-Lewis), But Beaufiful (Burke-Van Heusen) et Why Shouldn't I (Cole Porter). Le tri est vite fait entre les deux morceaux lents et ceux dont le tempo plus rapide semble indiquer chez le chanteur d’occasion une envie pressante de passer à autre chose. Il nous reste deux ballades où notre homme, faute de faire d’inattendues merveilles, s’avère un crooner mieux qu’honorable. En particulier parce qu’il ne force rien, n’use d’aucun effet superflu, bref, ne fait pas de cinéma avec sa voix. On dira que c’est le minimum syndical, mais ce crooning « sans qualités » touche par sa modestie même. Il ne vole pas la vedette à la chanson ni ne lui communique la tension névrotique à laquelle ses rôles, autant que sa personnalité, avaient abonné Anthony Perkins… dont son fils Elvis est finalement le digne héritier.
"Il n'y a plus D'après"
"Taking a Chance On Love"
Hanté par le personnage de "Psychose", Perkins tournera une suite en 1983 et passera même de l'autre côté de la caméra pour réaliser "Phychose III" (Psycho III, 1986) en tant que metteur en scène, avant de revenir pour une ultime apparition de Norman Bates dans "Psychose IV" (Psycho IV, 1990). Il se mariera le 9 août 1973 avec Berry Berenson et cela jusqu'à son décès le 12 septembre 1992. Ils auront deux enfants : Oz et Elvis Perkins.
Avec son épouse Berry Berenson
Quelques uns de ses plus gros succès
- Moon-Light Swim -
- Just Friends -
- Il n'y a plus d'après -
- Taking a Chance on Love -
- If You Were the Only Girl -
- Swinging on a Star -
- You'd Be So Nice to Come Home To -
- C'est chouette Paris -
- Rocket to the Moon -
- The Prettiest Girl in School -
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Par FREDCLOCLO le 24 Juin 2021 à 10:35
Dans l'article intitulé "La saga du swing et du charme - Partie 5", j'évoquais déjà le parallèle entre les crooners et le 7ème Art. En voici un deuxième exemple-type, après Fred Astaire.
Il était une fois un solide gaillard qui sortait des marais de Caroline du Nord, vagabondant à travers le pays dans des trains de marchandises, vivant de petits boulots, dont ouvrier agricole, mineur, chauffeur de camion, pugiliste et finalement boxeur. Une occupation qu’il délaissera à sa première défaite, après 26 combats victorieux. De passage à Los Angeles, ce dernier décida de donner un coup d’oeil à Hollywood... C’est à peu près ainsi, sous le signe du fatalisme et de la décontraction, que débuta la carrière de Robert Mitchum, un acteur devenu culte.
Il est né le 6 août 1917, à Bridgeport (Connecticut) et est irlandais d'origine. Au cours de ses pérégrinations, il fait connaissance, dans le Delaware, de Dorothy Spence. Une jeune fille de bonne famille qu'il épousera six ans plus tard, en mars 1940, et qui lui donnera trois enfants. Il n'aurait probablement jamais songé à Hollywood, si sa soeur Julie n'y avait fait un début de carrière musicale. Sans autre formation que sa rude existence de vagabond, il se glisse dans la troupe du Long Beach Theatre, lorsque la mort accidentelle d'un cow-boy de cinéma lui met le pied à l'étrier et lui vaut son premier engagement dans l'industrie cinématographique. Il survivra à une bonne vingtaine de rôle du même calibre, avant que "30 secondes sur Tokyo" (Thirty Seconds over Tokyo, 1944) ne lui offre à la fois un personnage plus dramatique et un contrat à long terme avec la RKO.
En 1956, Mitchum se retrouve aux Caraïbes, dans l’île de Tobago, pour tourner un film aux côtés de Rita Hayworth intitulé "L’Enfer des tropiques" (Fire down below). Il y découvre les rythmes enchanteurs de la musique calypso et, en 1957, enregistre pour la firme Capitol un album mythique intitulé Calypso ! Plus tard, il récidive avec un deuxième album intitulé Robert Mitchum Sings, dans lequel il interprète, entre autres, le célèbre “Sunny”.
Si nous devions comparer Robert Mitchum à un autre entertainer américain pour son goût pour les jolies femmes et pour leurs attitudes, ce serait sans nul doute Dean Martin : tous deux semblaient désinvoltes alors qu’ils étaient d’un professionnalisme et d’une gentillesse rarement atteints. Ainsi, Mitchum aimait à fréquenter les sex-symbols : Jane Russell, Rita Hayworth, Ava Gardner, toutes conviendront de sa classe, de son humour et de son charme. Toujours protecteur, il ira jusqu'à gifler le réalisateur Otto Preminger parce que ce dernier maltraitait Jean Simmons... Mais c'est un autre paradoxe du personnage. Sa fidélité à sa femme de cinquante-six ans ne dément-elle pas sa réputation de tombeur qu'il traînait derrière lui comme autant de casseroles ? Car, malgré les tendresses pour ses stars, il revenait toujours auprès de la mère de ses enfants, comme s'il avait craint qu'une trop grande passion eût pu aliéner sa liberté ? Il décèdera le 1er juillet 1997.
"River of No Return"
"Sunny"
Quelques uns de ses plus gros succès
- From A Logical Point Of View -
- Beauty Is Only Skin Deep -
- Coconut Water -
- Sunny -
- Wheels (It's Rolling Time Again) -
- That Man Right There -
- Little Ole Wine Drinker Me -
- Little White Lies -
- Whippoorwill -
- Foolish Pride -
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Par FREDCLOCLO le 7 Juin 2021 à 07:11
Fred Astaire aurait pu être un aristocrate dont le hobby serait de danser et chanter ! Il était d'une incroyable élégance vestimentaire, chorégraphique et humaine. A dix ans, il portait déjà un haut-de-forme et un œillet à la boutonnière pour danser !
Frederick Austerlitz est né en 1899 dans le Nebraska. Tout petits, sa soeur Adèle et lui ont le désir de danser. Leurs parents leur permettront de prendre des cours très tôt et déjà, en 1915, ils figurent dans un film muet de Mary Pickford.
Avec sa soeur Adèle
C'est au début des années 30 que Fred ira tenter sa chance à Hollywood. Il y gagnera son pari avec Ginger Rogers dans une série de comédies musicales extraordinaires. Les décors sont magnifiques, les chorégraphies impeccables pour divertir le peuple américain victime de la crise et désireux de rêver dans un monde élégant, cossu et raffiné ! Ce que fait Fred Astaire dans ses comédies musicales est à l'image du travail du crooner : le numéro est répété mille fois, mais à l'exécution, on ne s'en aperçoit pas, tout semble évident, comme si tout un chacun pouvait chanter et danser à leur place ! Quel plaisir de revoir "La Joyeuse Divorcée" (The Gay Divorcée, 1934), "Roberta" (Roberta, 1935), "Le Danseur du dessus" (Top Hat, 1935), "Suivons la flotte" (Follow the Fleet, 1936), "Sur les ailes de la danse" (Swing Time, 1936), "L'entreprenant M. Petroff" (Shall We Dance ?, 1937), "Amanda" (Carefree, 1938) et "La Grande Farandole" (The Story of Vernon and Irene Castle, 1939). Pendant toutes ces années, les films Astaire-Rogers firent affluer l'argent dans les caisses de la RKO. Fred Astaire créait lui-même les numéros de leurs films et passait des semaines entières à mettre au point les figures, les répétant inlassablement et les faisant répéter à Ginger Rogers et à tous ceux qui devaient apparaître dans le film pour atteindre la perfection.
"Top Hat" (1935)
"Roberta" (1935)
Par la suite, Fred resté seul, put alors choisir d'autres partenaires et envisager de nouvelles possibilités de travail. Eleanor Powell dans "Broadway qui danse" (Broadway Melody of 1940), Rita Hayworth dans "L'amour vient en dansant" (You'll Never Get Rich, 1941) et dans "O toi, ma charmante" (You Were Never Lovelier, 1942) et bien d'autres encore jusque fin des années 50. Puis, les années passant, Fred Astaire eut de moins en moins d'occasions d'apparaître à l'écran : l'âge d'or du musical avait vécu.
"Broadway Melody of 1940" avec Eleanor Powell
"The Band Wagon" (1953) avec Cyd Charisse
La télévision lui consacra cependant quelques séries où il put montrer qu'il avait conservé intact son brio de danseur; à septante-six ans, il exécuta encore ses numéros les plus célèbres dans le film "Hollywood, Hollywood" (That's Entertainment, Part 2, 1975), mais il démontra surtout , qu'en dehors de la danse, c'était également un excellent comédien entre autres dans le film d'Yves Boisset, "Un Taxi mauve" en 1977.
Fred Astaire (71 ans) à la cérémonie des Oscars en 1970
Parallèlement au cinéma, Fred Astaire se consacrera à quelques enregistrements de ses chansons préférées signées Cole Porter, Irvin Berlin ou Jerome Kern. Il enregistrera en 1952 un album intitulé "The Astaire Story", accompagné par Oscar Peterson au piano. Il réenregistrera également ses mêmes chansons avec un grand orchestre sur des arrangements signés Marty Paich ("Fred Astaire Now").
Quelques uns de ses plus gros succès
- Cheek to Cheek -
- Puttin' on the Ritz -
- Steppin' Out With My Baby -
- 'S Wonderful -
- The Way You Look Tonight -
- The Carioca -
- I Won't Dance -
- Slap That Bass -
- A Fine Romance -
- Night and Day -
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Par FREDCLOCLO le 23 Mai 2021 à 11:06
Après Ruth Etting, l'une des premières femmes crooner, voici à présent l'une de ses contemporaines.
Vaughn De Leath est une chanteuse américaine qui a gagné en popularité dans les années 1920, en gagnant les sobriquets "The Original Radio Girl" et "First Lady of Radio".
Né Leonore Vonderlieth dans la ville de Mount Pulaski, Illinois en 1894, elle déménage à Los Angeles avec sa mère et sa sœur, où elle termine ses études secondaires et étudie la musique. Au Mills College , elle commence à écrire des chansons, mais abandonne pour poursuivre une carrière de chanteuse. Elle adopte ensuite le nom de scène "Vaughn De Leath". Sa voix va du soprano au deep contralto . De Leath s'adapte au style vocal jazz émergent, moins restrictif de la fin des années 1910 et du début des années 1920.
"Old Fashioned Lady"
Elle joue également sur la scène new-yorkaise du début au milieu des années 1920, mais la radio est devenue son principal média et elle s'y fait un nom en tant qu'animatrice à la radio. Sa carrière d'enregistrement commence en 1921. Au cours de la décennie suivante, elle enregistre pour un certain nombre de labels , y compris Edison , Columbia , Okeh , Gennett , Victor et Brunswick . Elle enregistre parfois pour les filiales de grands labels sous différents pseudonymes.
De Leath enregistre également des chansons pour des films muets, et composé des chansons, comme “Oliver Twist”, pour le film du même nom, muet lui aussi. Elle joue du banjo , de la guitare, du ukulélé et du piano. En 1923, elle devient l'une des premières femmes à diriger une station de radio, WDT à New York et y joue également. Elle est également l'un des premiers artistes américains à diffuser en Europe via la transmission radio transatlantique. Vaughn De Leath fait ses dernières représentations sur le réseau national au début des années 1930 et son dernier enregistrement en 1931 pour le label Crown.
"The Man I Love"
"Banana Oil"
Quelques uns de ses plus gros succès
- Banana Oil -
- My Dear -
- Marianna -
- Blue Skies -
- I've Got A Feeling I'm Falling -
- Crazy Words Crazy Tunes -
- Are You Lonesome Tonight ? -
- Chant of the Jungle -
- UkuleleLady -
- The Man I Love -
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