Très honnêtement, j’ai beaucoup hésité avant d’ajouter Maurice Chevalier dans ce blog consacré aux crooners.
Il est pourtant bien repris en tant que tel dans mon ouvrage de référence, mais est-ce le côté gouailleur du Titi Parisien
qui m’influençait ? Sans doute ? 

Mais si je prends en compte, son élégance, son côté souriant, désinvolte et charmeur... il s’agit bien d’un authentique crooner.

Né à Ménilmontant, Maurice Chevalier fut d’abord chanteur de caf’conc (ou café-concert) où il interprète des romances et des chansonnettes. A 22 ans, son nom a déjà brillé une centaine de fois en haut de l’affiche, lorsqu’il est engagé aux Folies-Bergères pour être le partenaire de Misstinguett. Il devient l’un des artistes les plus populaires du music-hall français dans les années folles. Son ascension sera brièvement interrompue par la guerre de 1914 où ayant été versé au
35è Régiment d’infanterie, il sera fait prisonnier. De l’Armistice à sa rencontre avec les compositeurs américains
George Gershwin et Irving Berlin, son ascension sera continue.

Dès lors , il part pour l’Amérique où il tourne une dizaine de films entre 1929 et 1933, tient dans ses bras Claudette Colbert et Jeanette MacDonald et se lie d’amitié avec Douglas Fairbanks et Mary Pickford. Après plusieurs
allers et retours entre la France et les Etats-Unis, il tourne le film "Gigi" de Vincente Minelli en 1957 et reçoit un Oscar pour cette comédie musicale au nom de sa “contribution de plus d’un demi-siècle de spectacle”. C’est alors qu’il va donner une longue série de concerts en Amérique devant un jeune public ravi de découvrir le French crooner. Âgé de plus de septante (soixante-dix) ans, il triomphera en Amérique et restera, pendant des générations, le Français le plus populaire aux Etats-Unis.

Les résultats moraux de ma réussite américaine et canadienne sont immenses et je ne me suis jamais senti si haut dans l'estime populaire.
(Maurice Chevalier)

Sa tournée canadienne terminée, il remplace sa tournée des Etats-Unis, par une tournée en Amérique du Sud. Il donne également quelques concerts en Egypte, au Liban et en Turquie. Bien sûr, tout au long de ces années il enregistre ses chansons sur disque microsillon. Il fera également des tournées en Espagne, en Allemagne et en Angleterre.

 Scène d'ouverture du film "Folies-Bergère" datant de 1935.
Maurice Chevalier y reprend un de ses grands succès des années 1920, "Valentine"

Maurice Chevalier et Bing Crosby interprètent diverses chansons 
évoquant des femmes qu'ils ont connus. (Crosby Show de 1961)

Vers la fin de sa carrière, il s'illustrera même dans un genre inattendu, le Twist, avec "Le Twist du Canotier" enregistré avec le groupe rock français Les Chaussettes Noires dont le chanteur est Eddy Mitchell. À cette époque, il parraine également dès 1966 la jeune carrière de Mireille Mathieu qui deviendra très vite une vedette internationale.

Jusqu’à ses adieux, en 1968, Maurice Chevalier se fera applaudir, aux quatre coins du monde, par des salles combles.
Il termine sa tournée d'adieu à Paris, au théâtre des Champs-Elysées où il se produit à guichets fermés du 1er au 20 octobre 1968. Il aurait pu choisir de ne jamais se retirer, mais, soucieux de ne pas livrer un combat de trop, il tire sa révérence le jour de ses 80 ans. 

Il décède le 1er janvier 1972 à 19h20, à l'âge de 83 ans. Aussitôt, des hommages affluent du monde entier et la presse internationale se fait l'écho de la disparition de celui que Le Parisien surnomme « Le Roi du music-hall». Le président Georges Pompidou  salue la mémoire d'une « image de la France » dans laquelle « les Français se reconnaissaient volontiers. Le 5 janvier, une foule d'anonymes et de personnalités (dont Grace de Monaco, Louis de Funès, Michel Simon) se réunit à l'église de Marnes-la-Coquette où ses obsèques sont célébrées. Les dix tomes de ses mémoires sont réédités la même année dans une même collection.

Il fait partie des très rares artistes français à avoir été honorés par une étoile au Hollywood Walk of Fame à Los Angeles.

Au cours de sa carrière, il aura enregistré plus de 500 chansons différentes et réenregistré plusieurs fois ses grands succès. L'exemple le plus probant étant la chanson "Valentine",  qu'il a enregistrée à neuf reprises en studio, de 1925 à la fin de sa carrière en 1968. Il est également l'auteur/co-auteur d'une centaine de textes, écrits entre 1941 et 1966.

Quelques uns de ses plus gros succès

- Prosper -

- Paris sera toujours Paris -

- Thank Heaven For Little Girls -

- Enjoy It ! -

- Valentine -

- Sweepin' the Clouds Away -

- I Remember It Well -

- Ma Pomme -

- Ah Si Vous Connaissiez Ma Poule -

- The Aristocats -